Samedi 9 & Dimanche 10 avril 2022 – Superbes courses organisées par les Vosgirunners.

A travers ce récit, je souhaite te montrer la façon dont je mets en place les principes de la Préparation Mentale dans mon sport. Tu y découvriras mes ressentis, mes interrogations, mes erreurs, mes évolutions. J’essaye d’être un maximum transparent afin que tu puisses te projeter dans mes aventures et tirer les conclusions qui peuvent te servir dans ta vie de tous les jours.
Je tiens à rappeler que même en étant coach préparateur mental, je fais des erreurs. Et c’est tout à fait normal, nous en faisons tous et nous en ferons encore. Le plus important étant à chaque fois d’en tirer les leçons et de corriger le tir pour les échéances à venir.
Sur ce, il me reste à te souhaiter bonne lecture, en espérant que tu tireras des bénéfices de ce contenu.

Préparation de la course
Cette course était mon premier trail de l’année. Le but était avant tout de prendre ses marques pour les échéances à venir.
Dans la préparation, une seule recherche pour le moment: Gagner en volume et prendre du plaisir. Pas de séances spécifiques, seulement un ratio km/D+ que j’essaye d’avoir chaque semaine (voir mon défi sur l’année 2022) :
- Objectif 5000km dans l’année pour pouvoir encaisser les km et récupérer rapidement
- Objectif 120000 de D+ dans l’année pour pouvoir mieux encaisser le D+. C’était mon point faible l’année dernière.
A côté de ça, je fais beaucoup d’étirements et j’ai commencé à prendre des douches froides pour aider à la récupération. J’avoue, c’est désagréable au début mais maintenant c’est un vrai plaisir et je sens vraiment ses effets sur la récupération !
Côté « négatif » : En février, j’ai eu un gros coup de mou moral au niveau de la course, j’ai levé le pied et fait d’autres sports afin de recharger la batterie motivation ! Indispensable pour faire des ultras !
La motivation est revenue en mars et je suis reparti de plus belle ! Ok, j’ai pris du retard dans mes objectifs de l’année. Mais bon… je suis le genre de gars qui court dans la gare pour avoir son train, alors… pas d’inquiétudes !
Avant la course, j’ai mes petites routines:
- Observation : Détail du parcours, spoter les difficultés, estimer les temps de passage, vérifier sur Google Map les points stratégiques – Cette étape me permet de m’imprégner du parcours, de me fixer des points de repère ! Connaissant ma personnalité, j’ai besoin de comprendre où je met les pieds, savoir à quelle sauce je vais être mangé !
- Préparation : Boucler mon sac et mes affaires à l’avance pour s’éviter un stress et une débauche d’énergie inutile le matin de la course.
Je n’attendais rien de particulier sur cette course, si ce n’est la finir. Et avoir des bonnes sensations pour les futures échéances. Le contrat sera plus que rempli.

UTDS – 107km / 4360D+ – 11h31min06



Objectifs initiaux – 12h45min de course – Faire abstraction des autres – Temporiser un maximum en descente pour pouvoir repartir le lendemain.
Samedi 9 – Départ 6h : Pas d’échauffement, il y a largement de quoi se chauffer, on attaque direct par une ascension en forêt à la frontale. Musique dans les oreilles, dans ma bulle, faire abstraction des autres, laisser filer les premiers, à mon rythme.
KM24 / D+774 : 7ème, environ 11km/h, 2h10
Je me fais remarquer par l’organisation car je suis le seul à avoir retiré la veste et courir en débardeur/manchon. Perso, je sais pas comment les autres font, j’ai beaucoup trop chaud !
Au ravito, je fais moitié eau, moitié coca. Les bulles m’aident à digérer. J’ai tout ce qu’il faut sur moi, mais je prends toujours un mix salé/sucré. Je reste peu de temps aux ravitos, je préfère manger en repartant pépère.
KM45 / D+1785 : 2ème, environ 10km/h, 4h20
Sans précipitation, je remonte. Normalement, la montée est mon point faible et je rattrape en descente. Là, je temporise en descente et je rattrape en montée.
Autant la musique m’aidait à me concentrer jusqu’à présent. Là elle m’énerve, je la coupe pour rester dans ma bulle de confort.
KM80 / D+3263 : 2ème, environ 9,2km/h, 8h18
30km de yoyo entre 1ère et 2ème place. Je passe devant en montée, il me rattrape en descente. Les jambes commencent à se crisper au 70ème. Dans ma tête, ça fait « ça va, il reste moins qu’un marathon ».
Je repère de plus en plus vite un coup de mou arriver et adapte mon alimentation en fonction.
KM88 / D+3660 : 1er, environ 7,8km/h, 9h16
J’ai mis un écart. Je suis à la fois content et paniqué. Je n’ai jamais joué la 1ère place et c’est un stress nouveau. Je fais moins attention à moi mais plutôt a l’écart avec mon concurrent.
C’est d’ailleurs à partir de ce moment là que je commence à subir la course. Mon estomac se tend, la respiration se saccade. Mes jambes me brûlent en descente.
KM102 / D+4266 : 1er, environ 8km/h, 11h
Gros coup de barre et grosse frayeur en descente. J’ai besoin d’une pause pour me ravitailler. La première place me fait oublier un principe de base : M’alimenter correctement. J’ai la peur de perdre après avoir réussi à prendre le large.
Dans ma tête, j’ai une routine qui se met en place et qui tourne en boucle : « Allez Nico, un km de couru, c’est un km de gagné »
KM107 / D+4363 : Finish, 1er, environ 10km/h, 11h31min06 (1h15 de mieux que prévu)
Une dernière descente redoutée et après, libérééé, délivréééé !!! La douleur physique est toujours là mais c’est les papillons dans tout le corps.
La famille, les copains, ma chérie sont là ! Le sourire est plus forcé que pendant la course mais le bonheur est au RDV ! L’interview à chaud à la fin de la course mérite d’être retravaillé, j’avoue ne pas savoir quoi dire.
L’après course
J’enchaîne rapidement douche, massage proposé par l’organisation et petite bière (faut pas déconner).
L’attente du podium est longue, mais je crache pas sur ma première 1ère place !
Petit plat de pâtes en rentrant, l’estomac est encore noué et j’ai un hoquet qui ne s’arrête pas. Je pense que le diaphragme a été mis à rude épreuve aujourd’hui et il se manifeste. Je fais des exercices de respirations pour le calmer.
Je prend un dernier bain d’eau glacé qui permet de geler un peu les courbatures avant d’aller me coucher, il est 22h.

Grand Défi des Vosges – 42km / 1600D+ – 5h27min59


Objectifs initiaux – 5h30min de course – Mais en vrai je veux juste finir.
Dimanche – Départ 8h : Je marche à peu près normalement. Par contre, les premiers pas de courses annoncent la couleur « tu vas en ch*er mec ». Je cours sur des oeufs. A chaque pas c’est comme un piège à loups qui se resserre sur les quadriceps. De l’extérieur, ça doit être drôle à regarder.
KM12 / D+568 : 169eme, environ 8,2km/h, 1h23min
Même tendance que la veille, je rattrape des gens en montée (de – en – vrai au fil de la course). Les descentes sont un calvaire, je cours/marche avec un balais dans le … Les gens filent comme des avions à côté de moi.
KM25 / D+1115 : 176eme, environ 7,5km/h, 3h16min
Je n’ai aucun doute, je vais finir la course, c’est inscrit en lettre d’or dans ma tête. Par contre, j’ai des gros doutes sur ma capacité à finir en courant. Le moindre faux-plat descendant me brule les cuisses. J’ai hâte qu’une montée arrive (oui oui, les montées sont un pur bonheur pour mes jambes à ce stade).
KM34 / D+1590 : 183eme, environ 6,3km/h, 4h36min
Je marche beaucoup sur cette portion. En manque d’énergie pendant bien 30min, je me gave de noix, raisins secs, barres fruités, saucissons, fromages tout en marchant. J’appelle Alix pour lui dire de ne pas s’inquiéter, j’ai l’impression que je vais finir en marchant et plutôt finir aux alentours des 6h.
Le parcours rejoint celui de la Mac6 (26km). Il y a du monde, l’énergie commence à revenir, je replonge dans ma routine de la veille : « Allez Nico, un km de couru, c’est un km de gagné »
KM42 / D+1657 : Finish, 184eme, environ 9km/h, 5h27min59
J’ai clairement retrouvé de l’énergie. Les jambes brûlent encore mais je ne me sens pas tout faible comme quelques km plus tôt. Ca me permet même de recourir dans l’ultime descente. Alix est toujours là pour finir avec moi – The best chewie d’amour ever !
Et là, sorti de nulle part, j’ai le loisirs de finir en sprint sur les 300 derniers mètres juste histoire de gratter une ou deux places (par principe ^^) ! C’est comme si un autre moi était venu tout frais pour finir en beauté ! Le corps est quand même une machine surprenante ! Je finis finalement un tout petit peu en dessous du temps que je m’étais fixé, c’est beau.
L’après course
Je pars vite me doucher et prendre la traditionnelle petite bière de fin de course, accompagnée d’une flamme délicieuse. C’est beau l’Alsace !
Au final, nous ne serons que 7 à boucler les deux courses sur une quarantaine d’inscrits. D’ailleurs si l’un d’entre vous lit cet article, vraiment un immense bravo !
L’avance que j’ai pris la veille sur mes concurrents était conséquent. Bien que le 2ème et 3ème finissent devant moi sur la course du dimanche, j’ai pu m’imposer sur le total des deux courses. C’est un jackpot complet pour ce week-end ! Un très beau souvenir et de très bonne augure pour la suite de l’année !
RDV le 4&5 juin 2022 pour la Transjutrail (80km / 3500D+) !

Bilan Préparation Mentale de la course
Les points positifs :
CONCENTRATION : Un très bon focus sur mes sensations plutôt que sur les autres sur la première partie de course. Alors bien sûr, il y a toujours des coups de mou sur des courses aussi longues mais ils ont été beaucoup plus courts que d’habitude. La musique m’a aidé à bien rester dans ma bulle sur le début de course.

MOTIVATION : Le sourire amène le sourire et c’est un élément de motivation de ouf ! J’ai énormément sourit dans cette course, et les gens me l’ont bien rendus. Vraiment, ça met du baume au coeur quand ça devient dur.
ROUTINES DE PERFORMANCE : J’en ai plusieurs avant, pendant et après la course. Elles ont toutes relativement bien marché. Il y en a une qui s’est imposé d’elle-même pendant la course et que je compte bien réutiliser : Le « un km de couru, un km de gagné » ne vous parlent peut-être pas, mais je peux vous dire que cette phrase a eu toute son importance pour moi ce week-end !
Les points à améliorer :

CONCENTRATION : A partir du moment où j’ai intégré que la première place était possible, je me suis déconcentré de l’essentiel : M’alimenter et respirer correctement. Et tout de suite, j’ai subi la course alors que jusque là c’était une partie plaisir. A l’avenir, si je rejoue un podium, je devrai faire attention à ça. J’ai plus à y gagner en restant concentré sur ma course plutôt que sur celle des autres. Si l’autre est plus fort, et bien il sera plus fort. Mais plus question que je me saborde tout seul !

Le parcours était formidable, ami.e.s coureurs /coureuses, je vous le recommande 1000 fois.
Un grand merci aux organisateurs / organisatrices de cette course, aux bénévoles, aux supporters / supportrices, aux photographes. J’ai passé un bête de moment et c’est grâce à vous.
Liens organisation :
Liens photographes :
- Pascal Hirtz – Site web
- Nicolas Fried / L’Alsace en courant – Site web / Facebook
- Yann Corby – Site Web / Facebook
- Mac Runner – Facebook
Lien des deux courses sur mon compte Strava :
- Course du samedi : UTDS
- Course du dimanche: Grand Défi des Vosges
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