Dimanche 5 juin 2022 – Très belle course organisée par la Transju.
A travers ce récit, je souhaite te montrer la façon dont je mets en place les principes de la Préparation Mentale dans mon sport. Tu y découvriras mes ressentis, mes interrogations, mes erreurs, mes évolutions. J’essaye d’être un maximum transparent afin que tu puisses te projeter dans mes aventures et tirer les conclusions qui peuvent te servir dans ta vie de tous les jours.
Je tiens à rappeler que même en étant coach préparateur mental, je fais des erreurs. Et c’est tout à fait normal, nous en faisons tous et nous en ferons encore. Le plus important étant à chaque fois d’en tirer les leçons et de corriger le tir pour les échéances à venir.
Sur ce, il me reste à te souhaiter bonne lecture, en espérant que tu tireras des bénéfices de ce contenu.
PS: Je n’ai malheureusement aucune photo de cette course à partager.

Préparation de la course
Cette course est mon deuxième trail de l’année. Le but était d’abord de confirmer mes bonnes sensations de ce début d’année et surtout de préparer ma grosse course du mois prochain -> L’ultra tour du Beaufortain (114km / 7200m D+).
Dans la préparation, je suis moins régulier que durant l’année 2021. J’envoie quand même mes 90km hebdomadaires alternant entre sortie du matin, sortie du soir, sorties courtes, sorties longues… et jour de repos (aussi).
J’ai commencé à faire mes premières petites sorties en chaussures minimalistes. Un de mes objectifs de l’année 2022.
Les allergies au pollen m’ont fait un peu peur la semaine avant la course. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas ressenti aussi intensément. J’étais à moitié couché en début de semaine, et ça s’est dissipé progressivement jusqu’au trail… ouf !
Dans mes routines d’avant course, on retrouve toujours:
- Observation : L’analyse du parcours, mon moment préféré d’avant course. Je vois que la deuxième partie de course est beaucoup plus dure. Je sais qu’il faudra faire attention dans la première partie plus roulante pour ne pas se cramer.
- Préparation : Pour cette course, j’innove sur deux aspects de mon alimentation. Je remplace les pâtes de fruits par du gel et des pâtes à base de Miel de la marque Apirun. J’emporte avec moi également des petits tubes de lait concentré pour mes moments de bad énergétique pendant la course.
Je savais que le top 5 était abordable. Tout restait à savoir si les allergies n’avaient pas pompées toute mon énergie !

Transjutrail – 83,3km / 3987D+ – 10h25min20
Objectifs initiaux – 9h40min de course – Temporiser le début de course pour envoyer dans la deuxième partie.
Départ 4h30 : L’organisation a divisée le départ en deux vagues (3h et 4h30). Je suis dans la deuxième vague et plutôt chanceux car la pluie vient juste de s’arrêter.
Musique dans les oreilles, une dernière tape sur la fesse des copains pour se souhaiter bonne chance. Nous sommes 4 potes à faire la course. Et c’est parti ! J’essaye très vite de faire abstraction des autres pour me mettre dans ma bulle.
KM16 / D+608 : 7ème, environ 11km/h, 1h30
La première partie de course se passe très bien ! Les montées et les descentes ne sont pas très violentes, elle permettent de se mettre en jambes. L’ascension à côté de la piste de saut à ski est impressionnante, ça en donne presque le vertige. Le brouillard est bien épais j’ai du mal à voir à deux mètres devant moi. Je dois m’arrêter deux fois pour être bien sûr de suivre le balisage.
KM31 / D+1158 : 7ème, environ 9,5km/h, 3h07
Je commence à dépasser les gens de la première vague au 20ème km. Je vais en doubler toute la course.
Le jour se lève et je me perds à nouveau. Je ne trouve pas le balisage super efficace sur ce début de parcours. Surtout au niveau des virages, en pleine forêt, lorsqu’on quitte des gros chemins pour des chemins en monotrace. Je connais la difficulté à baliser une course, je n’en veux absolument pas à l’organisation. C’est aussi aux coureurs de faire attention.
Mais c’est vrai qu’à ce moment là, je suis saoulé. Je sens bien que je ne suis pas dans ma meilleure forme. Normalement, ça ne m’impacte pas autant.
KM45 / D+1782 : 6ème, environ 8km/h, 4h54
Je continue de dépasser mais impossible de savoir si c’est de la première ou deuxième vague. Tant mieux, ça met moins la pression. Je reste juste focus sur mon état de forme et je peux avoir régulièrement des points de repère devant moi.
Vers le km35, il se met à pleuvoir. Je fais l’erreur de me dire : “Mais non, t’inquiète, ce n’est qu’un grain, ça va passer vite, pas besoin de mettre la veste”. Plus jamais cette erreur ! Je l’ai finalement mise au 37ème km après m’être bien fait saucé. Je ne l’enlèverai que vers le km60.
Je ressens au même moment mon premier coup de mou énergétique. Je dois me ravitailler mais avec le maillot trempé, la digestion est très désagréable.
Point Prépa Mentale : Gestion d’énergie / Routine de performance -> Nouvelle routine à mettre en place : Dès qu’il pleut, plus de question à se poser, il faut enfiler la veste. Je perds 1min à la mettre (mais au final c’est quoi sur une course de 10h ^^). Alors que trempé, le mauvais moment à passer peut être trèèèèès long. C’est tout con comme routine, clairement je n’invente pas la poudre, mais j’ai jamais dit que la Préparation Mentale était compliquée ! 🙂
KM61 / D+2901 : 5ème, environ 7km/h, 7h18
Je suis un peu vert en repartant du ravito du 45ème. Le départ du 40km a été donné à cet endroit juste avant que je passe et les parcours sont identiques. Côté positif, je suis encore moins embrouillé par le classement général car je ne sais pas qui je dépasse. Côté négatif, je suis noyé dans la foule de coureurs et je me trouve ralenti dans certaines portions monotraces.
Vers le km55, je commence à être vraiment saoulé par la course, j’ai aucune envie d’abandonner mais j’ai très envie d’en finir vite, peu importe le temps… Pour moi, c’est vraiment la preuve que je suis fatigué. Beaucoup de choses m’énervent dans cette course, j’ai pas trop le sourire… Bref ce n’est pas l’image que j’aime renvoyer.
J’ai très envie d’appeler mes deux potes/supporters du jour pour passer le temps lorsque je les vois dans une montée. C’est fou comme ces 3 petites minutes avec eux ont suffit à me porter sur de nombreux km.
Point Prépa Mentale : Gestion des émotions / Routine de performance -> Lors de mon grand défi de septembre (Infernal Trail des Vosges 205km/10000D+), je risque d’en avoir des coups de mou émotionnelles (surtout pendant la nuit). Je vais y réfléchir car je sens le besoin de créer une routine pour évacuer mon stress émotionnel. A travailler.
KM71 / D+3712 : 5ème, environ 6km/h, 8h57
J’ai retrouvé la patate, énergiquement et émotionnellement… jusqu’à ce que je me retrompe de chemin. C’est pas grand chose, je n’ai pas eu à faire de demi-tour, j’ai juste rallongé un peu le parcours. Ca suffit quand même à plomber le moral. Clairement, re-dépasser des gens que j’avais déjà dépassé, c’est relou !
Encore une fois, c’est plutôt ma faute que celui du balisage. Pris dans la course, j’ai suivi bêtement les gens devant moi.
Je suis saoulé mais physiquement, je sens que je vais pouvoir faire une belle fin de course. Mon allure est plutôt bonne en descente comme en montée. En plus, le soleil est revenu.
KM77 / D+3865 : 5ème, environ 7km/h, 9h49
Arrivé en haut de la Dôle, superbe vue sur le lac Léman. La dernière montée a été bien raide sous le soleil et a bien attaqué les réserves énergétiques. Il reste une petite descente, une montée puis la descente finale. Je sens un coup de moins bien arriver au milieu de la petite descente. Je la gère très bien, à mon goût. J’accepte de me laisser dépasser, je mange en grande quantité un mix salé/sucré. Et l’énergie revient très vite.
La montée en monotrace m’oblige à rester derrière d’autres coureurs, mais c’est pas plus mal car ça me permet de digérer tranquillement. Une fois arrivé en haut, je peux me faire plaisir dans la dernière descente qui nous amène aux Rousses. Je libère les chevaux, plus rien à perdre, tout à gagner !
KM83 / D+3987 : 5ème, environ 8km/h, 10h25min20 (45 min moins bien que prévu)
La dernière descente est fait à fond avec le reste de jambes disponibles. Je prends beaucoup de plaisir dans cette portion. Je dépasse beaucoup de monde mais aucun d’entre eux n’est du 80km. Dommage ! Mon arrivé se fait dans l’anonymat le plus total, aux milieux des coureurs du 40 et du 20km.
J’arrive juste avant une nouvelle averse, donc je me dépêche de filer à l’appartement prendre une douche bien méritée. Mes copains finiront quelques minutes plus tard, très content eux aussi d’en finir.
Ce n’était clairement pas ma course la plus aboutie mais je suis très content d’être arrivé au bout avec ce temps et ce classement. Cette course va m’en apprendre beaucoup pour la suite.

Le parcours est en grande partie en forêt. Il y a très peu de points de vue. Par contre une fois arrivée en haut, comme en haut de la Dôle, ça vaut vraiment le coup !
Un grand merci aux organisateurs / organisatrices de cette course, aux bénévoles, aux supporters / supportrices, aux photographes. J’ai passé un bête de moment et c’est grâce à vous.
Lien organisation : Transju’trail
Trace Strava : Transju’trail – 5ème/134